Des premiers migrants attirés par la prospérité d'une nation industrielle aux attentats de Londres : des trajectoires postcoloniales où islamisme, communautarisme, terrorisme, sont peu à peu devenus synonymes. Une histoire jusque là inédite en France. Lire la suite
Principalement issus du sous-continent indien, les premiers migrants musulmans de Grand-Bretagne ont d'abord été attirés par une prospérité en trompe-l'œil, celle d'une nation industrielle en déclin. Très vite leurs enfants ont été confrontés au chômage massif et à la remise en cause de l'État providence. Se sentant, comme ailleurs en Europe, à la fois étrangers aux traditions culturelles de leurs parents et rejetés par la majorité blanche britannique, certains d’entre eux ont été tentés par un retour aux traditions islamiques, par le militantisme politique, voire par l’extrémisme.
L’expérience britannique d’événements tels que le scandale des Versets Sataniques (1989), l’opposition à la guerre en Irak (2003) ou encore les attentats de Londres (2005), mais aussi les violences urbaines, l’évolution des discriminations raciales ou religieuses, les discours politiques ou médiatiques islamophobes, la force du white backlash, les débats sur les questions d’éducation, de représentativité des minorités dans l’espace public… peuvent, au-delà des oppositions rituelles entre « modèle français » et « modèle britannique » d’immigration, aider à réfléchir au cas français.
Islamisme, terrorisme, communautarisme… autant de mots devenus peu à peu synonymes, notamment depuis septembre 2001 et les attentats de Londres en juillet 2005. C’est tout l’intérêt du livre d’Olivier Esteves que de montrer le parallèle entre trajectoires postcoloniales françaises et anglaises, et d’aller au-delà de schémas médiatiques simplistes où « tout ce qui est modéré à Londres serait considéré comme extrême à Paris ».
Introduction
Le genre et les rapports sociaux de sexe
Au-delà de l'« évidence »
Le genre, structure invisible
des politiques publiques de sécurité
La peur, une discrimination sexuée
Les politiques de sécurité à l'épreuve de leur public
Genre et sécurité
Chapitre 1 / SÉCURITÉ ET VIOLENCES
DE QUI PARLE-T-ON ?
Les recherches sur les violences, le crime et la sécurité
Du côté des femmes
Où commencent les violences
Chapitre 2 / GENRE ET POLITIQUES EN MATIÈRE DE VIOLENCES
Sexe, genre et rapports sociaux de sexe
Le genre des politiques publiques
Les politiques en matière de violences
Chapitre 3 / LES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES DANS LES STATISTIQUES
Les données disponibles
Les statistiques de la police et celles de victimation
Les violences envers les femmes dans les contrats de sécurité
Chapitre 4 / LA DÉPOLITISATION DES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES
Le projet politique
Les freins à l'innovation
Le lent processus de dépolitisation d'une catégorie
La double invisibilité des violences faites aux femmes
Chapitre 5 / PEUR-PRÉOCCUPATION ET PEUR SEXUÉE
La peur-préoccupation
La peur comme « attribut féminin »
Un amalgame entre différents types de peurs
La peur sexuée : un autre regard sur le sentiment d'insécurité
Chapitre 6 / DE LA PEUR ASSIGNÉE AUX TACTIQUES D’ÉVITEMENT
L’évidence de la peur ressentie par les femmes
Comment sortir tout en évitant les dangers
Une forme de savoir-faire
Chapitre 7 / VIOLENCES ET ORDRE SOCIAL SEXUÉ
Un mythe pour assurer la bicatégorisation sexuée
Un rappel constant à l’ordre
Production et reproduction des identités sexuées
Conclusion
La persistance d’une forme de sexisme
Une forme de discrimination dans un monde « égalitaire »
Les rapports sociaux de sexe, de classe et de « race »